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qu’on n’en est pas à regretter chez Vitruve seulement quelques lacunes.

Le bétonnage des radiers n’a donc besoin d’aucune description spéciale. Cependant, je dois rappeler ici un exemple particulier : c’est celui du bétonnage qui se voit à l’une des branches accessoires de l’aqueduc de Craponne[1], où radier, piédroits et voûte, tout est en béton de tuileaux ; les fragments sont très volumineux et la pâte est faite de chaux presque pure, légèrement colorée d’un peu de poudre de brique ou de poterie jaune pilée. On trouve un canal romain de construction toute semblable, paraît-il, au Mans : la seule différence est que le béton est fait de cailloux et de pierres cassées au lieu de fragments de briques.

Pour établir ces conduites, on devait faire le fond d’abord, puis, pour les parois et le dessus, disposer un gabarit, avec des planches écartées et soutenues par des tasseaux ; on appliquait le béton tout autour ; puis on faisait glisser les tasseaux, et on retirait le gabarit plus loin. C’est par un procédé analogue que se font nos conduites bétonnées actuelles.

Quant aux revêtements des parois, en mortier de ciment, on pouvait les opérer, soit en s’aidant de gabarits, soit comme les autres enduits, par simple pose à la truelle ; après les avoir soigneusement dressés et polis, et avoir fait les raccords par solins ou pans coupés avec le revêtement du radier, on passait par-dessus le tout la fine couche de chaux mêlée de tuileau en menue poudre, qui formait une surface absolument lisse.

II.— MATÉRIAUX DE STRUCTURE

« De ipso autem muro e qua materia struatur aut perficiatur, ideo non est praefiniendum quod in omnibus locis quas optamus copias, eas non possumus habere. Sed ubi sunt saxa quadrata, sive silex, seu caementum, aut coctus later sive crudus, his erit utendum[2]. »

« Quant aux matériaux qui doivent entrer dans la construction ou le parachèvement des murailles, on ne peut les spécifier

  1. V. ci-dessus, p. 72.
  2. Vitruve, i, 5.