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l’établissement des piliers, de la cuvette et de ses piédroits. On peut en dire autant des réservoirs bâtis hors de terre, où la seule différence avec la cuvette canalisée consiste dans les dimensions, dans l’épaisseur des couches de ciment revêtant les parois, et dans la nécessité de ménager à travers celles-ci, d’une part, l’entrée du canal, de l’autre, si ce sont des réservoirs têtes de siphons, les trous d’échappement.

Les rampants adossés à ces réservoirs pour le départ, ou l’arrivée des tuyaux peuvent être sur massifs pleins, comme au siphon de Saint-Genis, ou sur arcades, comme à celui de Beaunant : simples arceaux en plein cintre et non arcs-rampants ; la disposition de ces arceaux est élégante, tant par la façon dont leurs hauteurs s’échelonnent, et dont l’ouverture du plus bas est réduite, que par l’agencement des assises de briques partant des naissances de ces différents arcs (fig. 44 et 99)

§ II. — Matériaux de construction[1].

1. — MATÉRIAUX DE LIAISON

Le « ciment romain » et sa légende. — Si la maçonnerie romaine se caractérise par ses procédés généraux d’assemblage, de structure intérieure et d’appareillage, elle n’est pas moins originale et distincte de toutes les autres, aussi bien dans l’antiquité que dans les temps modernes, par la nature et la qualité des matériaux de liaison, mortiers et ciments. Je me suis expliqué déjà sur leur rôle, qui était bien plus rarement d’assurer les joints et d’empêcher les glissements que de former, par eux-mêmes ou par union intime avec de petits corps solides, un bloc résistant. Les Romains étaient arrivés, par ces agglomérations de chaux, sables,

  1. Je n’ai pas voulu parler des matériaux de construction avant d’avoir examiné la forme architectonique et la structure interne des ouvrages apparents, car on ne s’intéresse guère aux matériaux sans avoir une idée d’ensemble sur leur rôle. D’autre part, dans les constructions en sous-sol, leur emploi est tellement subordonné à leur nature et à leur préparation, que la clarté de l’exposé en exige l’étude préalable. C’est pour cela qu’en dépit d’un illogisme apparent, j’ai intercalé cette étude entre les deux espèces d’ouvrages constituant les aqueducs.