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de bonne heure ; la journée s’annonce magnifique et le vers inattendu de l’orgueilleux et rigide Malherbe, le vieux poète normand, chante en notre souvenir :


L’air est plein d’une haleine de roses


La campagne immobile est couverte encore du voile léger que laisse après elle la nuit. Elle est verte et dorée et tout alourdie d’abondance. Voici les pommiers que les grappes de fruits courbent jusqu’au sol ; voici des champs d’orge, de seigle, de blé si ardents à vivre que leurs épis, pressés les uns contre les