Et votre grand courage et votre piété.
Je vous conjure donc (vous seule en qui j'espère)
Par l'amour du pays et par celle d'un père ;
Par votre propre gloire et par mon intérêt,
D'embrasser ma querelle équitable qu'elle est. [1285]
ORMÈNE
Je ne vous entends point.
TIGRANE
Secondez mon attente ;
Et malgré ce tyran qui fait garder sa tente,
Donnez -moi le moyen de m'approcher de lui,
C'est tout ce que mon bras vous demande aujourd'hui.
ORMÈNE
Ô dieux !
TIGRANE
Après cela, si je ne vous délivre, [1290]
Qu'on me fasse mourir comme indigne de vivre.
ORMÈNE
Saisi d'étonnement, de tristesse et d'horreur,
Mon esprit m'abandonne, et fuit votre fureur.
Ha ! Ne m'inspirez point cette damnable envie,
Si le roi monseigneur s'attaque à votre vie, [1295]
Je veux mourir pour vous, c'est mon plus grand souci ;