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Des regards importuns d'une femme jalouse.

Goûtez (en me donnant un tombeau sous ces murs)

Et des biens sans traverse, et des plaisirs tous purs. [835]

Accordez à mes pleurs la mort que je désire ;

Et croyez-moi, seigneur, que le jour ni l'empire,

N'ont rien d'assez puissant pour causer mon regret ;

Que si vous permettez à mon esprit discret,

De vous nommer un mal plus fort que ma constance, [840]

C'est la perte, seigneur, de votre bienveillance ;

Elle seule m'afflige, elle seule aujourd'hui

Me fait sentir ma peine, et la gloire d'autrui.

À toute heure l'amour rappelle en ma mémoire,

Ces moments bienheureux, et pour moi pleins de gloire, [845]

Où vos yeux dans les miens adoraient des appas,

Que vous croyez y voir, et que je n'avais pas.

À toute heure l'amour, qui veut m'ôter la vie,

D'une félicité que vous m'avez ravie,

Fait le tourment secret de mon coeur éperdu, [850]

Et me dit que ce bien ne peut m'être rendu,

Mais dans ce mal pressant, seigneur, je vous le jure,