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Si son règne finit, il faut que je finisse !

Son destin et le mien, marchent d'un même pas !

Bref ses jours sont mes jours, sa mort est mon trépas !

Ha ! C'est trop, je me rends, la raison me surmonte : [1820]

Parmi tant d'ennemis, elle seule me dompte :

On me verrait mourir, ainsi que j'ai vécu,

Si par eux seulement, je me trouvais vaincu.

Et quelque soit le sort dont la rigueur me blesse,

Mon coeur saurait finir, sans aucune faiblesse, [1825]

Mais méprisant le sceptre, et méprisant le jour,

Je puis céder sans honte, en cédant à l'amour.

Que le vulgaire parle, à mon désavantage :

Le ciel qui voit mes pleurs, voit aussi mon courage,

Il voit mon repentir, il connaît mon ennui : [1830]

Enfin je n'aime qu'elle, et je ne crains que lui.

Mais qui pourrait tenir, contre tant de clémence ?

Raison, reviens à moi, ton règne recommence,

Tyranniques transports, fureur, haine, courroux ;