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Nous avons trop souffert, ce qui ne sera plus.

               Il parle à Orosmane.

Il occupait un lieu, dont il devait descendre ; [1780]

Il le devait quitter, et vous le devez prendre :

La nature l'ordonne, et la raison aussi ;

               Il leur ôte les chaînes.

Car enfin nul que vous ne doit régner ici.

ORMÈNE

               Elle parle à son père.

Seigneur, songez à vous, et témoignez encore,

Cette extrême bonté, qui fait qu'on vous adore : [1785]

Soyez toujours vous-même, et d'un esprit égal,

Qui ne relève point, ni du bien, ni du mal,

Qui reçoit d'un même oeil, les fortunes diverses,

Régnez dans le bonheur, comme dans les traverses.

Mais régnez sur vous-même, en cette occasion : [1790]

Tirez l'ordre seigneur, de la confusion :

Ma douleur vous en donne un sujet assez ample,

Et l'on ne faut pas moins, en péchant par exemple.

Non, non, croyez seigneur, que la faute d'autrui

N'excuse pas un coeur, qui s'y porte après lui. [1795]

Souvenez-vous seigneur, que la vengeance est basse ;

Que les coeurs généreux inclinent à la grâce ;