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VII
L’ESPION

À minuit, le canot d’un des sampans se rangeait silencieusement au bord du quai. Salbris et Le Penven avaient attendu l’heure dans la petite salle d’une taverne, où ils avaient dîné en tête à tête et située face à l’endroit même où ils devaient embarquer, en deux enjambées, sitôt le signal convenu : un grattement particulier contre le volet fait par Gilles Troussequin, qui, à bord depuis le matin, accompagnerait O-Taï-Binh à terre et viendrait quérir, au dernier moment, les deux amis.

« Attends-moi en silence, ma vieille Binette ! » avait-il soufflé à l’oreille du pagayeur en sautant sur le quai.

Il regarda autour de lui, tout en tendant l’oreille. Aux alentours régnait la solitude et le silence. Le moment était propice. Alors il traversa la chaussée, et ses doigts tambourinèrent sur le volet le roulement du réveil.