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encombre, et, tant qu’il ne serait pas enfoncé au profond des terres, sa qualité de fonctionnaire des douanes du Céleste Empire lui aplanirait bien des obstacles. En revanche, il pressentait quelle anarchie devait déborder près des frontières aux heures périlleuses que traversait notre pauvre Tonkin. Si officiellement la Chine était en paix avec la France, nul doute que ses mandarins ne favorisassent subrepticement les menées des pirates contre notre pays. En outre, à mesure qu’il remonterait le Si-Kiang, et surtout son affluent le You-Kiang, dans lequel il s’engagerait après avoir traversé Siun-Tchéou-Fou, il aurait à lutter contre les obstacles de la nature, les rapides de la rivière, ses bancs dangereux que déplace chaque crue et qui obligent les navigateurs à de constants sondages. Ce trajet, qui normalement n’eût demandé que quelques jours sur un cours d’eau d’Europe, risquait de se prolonger au delà de ses prévisions. Mais il espérait en la ténacité et en l’habileté du colonel Sauzède pour prolonger la résistance de Cao-Bang au delà du temps qu’il lui faudrait, à lui, pour l’atteindre. D’ici un mois, le drame militaire serait près de son dénouement. La rencontre des flottes alliées et des escadres nipponnes déciderait certainement de l’issue de la guerre. Vaincus sur mer, les Japonais débarqués seraient coupés de leurs bases de ravitaillement et n’au raient plus qu’à se rendre à merci. Vainqueurs ? — mais Salbris se défendait d’y croire, — ce serait à nos mal-