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arrivée à Canton. Irritée des procédés du Japon, de son mépris du droit des gens et des lois internationales, inquiète en même temps d’un sort semblable pour ses colonies le jour où un nouveau triomphe aurait rendu trop audacieux et trop avide l’empire du Levant, l’Angleterre, confirmant l’entente cordiale, venait de joindre ses escadres à celles de la France, et les forces navales combinées des deux nations s’étaient mises en route pour se concentrer à Singapour. Avant un mois, elles seraient donc en présence des cuirassés nippons, et, en cas d’un succès que l’on pouvait présager, débarqueraient au Tonkin un corps de secours.

Par contre, Roland éprouva une déception. Malgré leur diligence, Le Penven et O-Taï-Binh n’avaient pu installer encore hélices et moteurs sur les sampans acquis. La présencede Laï-Tou et son habileté leur étaient indispensables pour l’ajustage et la mise au point des divers organes. Le brave Chinois se mit immédiatement à l’œuvre.

Mais il paraissait chagrin. Le Parigot en devinait bien la cause. Laï-Tou déplorait amèrement la perte de sa drogue chérie ; toutefois il n’osait s’en plaindre, de peur d’attirer sur sa tête les châtiments dont étaient passibles les détenteurs de la substance proscrite. En vain Troussequin lui avait-il offert son vieux « Jacob », culotté et bourré de tabac frais. Notre inoffensif petun ne pouvait lui faire oublier la saveur du divin poison !