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Ils étaient chargés d’acquérir deux sampans, de les munir d’hélices et de moteurs pour activer la remontée du Si-Kiang, et aussi d’embarquer mystérieusement à bord fusils à répétition, revolvers, coupe-coupe et munitions, afin d’en armer chacun au moment opportun.

Cinq jours plus tard, — qui avaient paru interminables à Salbris, — dix Chinois enrôlés par Pi-Tou-Laï, — Pistolet, disait l’incorrigible Troussequin, — s’embarquaient pour Canton. Ils avaient pour consigne de paraître étrangers les uns aux autres, et, une fois à terre, de se diriger individuellement sur Sam-Chouï, où ils seraient rejoints par l’un des fils de Laï-Tou, pour être prêts à s’embarquer au passage sur les sampans. Ceux-ci calculeraient leur route de façon à ce que cette opération se passât inaperçue, à la faveur de la nuit.

Quant à Roland, il partirait officiellement par le bateau suivant, accompagné d’un secrétaire dont il saurait se défaire en le renvoyant à Chang-Haï, sous le prétexte de pièces à remettre en mains propres au chef, dont la bienveillance occulte favorisait le coup de main tenté par son sous-ordre.

Gilles Troussequin voyagerait par le même caboteur, mais vêtu en ouvrier, sans laisser soupçonner la moindre accointance avec Salbris.

La fièvre de la mise en œuvre avait à peine suffi à rendre tolérable au jeune aventurier la venue du jour du départ. Une semaine s’était écoulée depuis l’invasion du