Dès le lendemain de l’agression japonaise, sous le couvert d’une mission dont le chargea, pour la forme, l’inspecteur des douanes ému par l’angoisse de son subordonné, Roland Salbris était libre de ses mouvements et possédait un prétexte officiel pour gagner Canton, et de là remonter dans l’intérieur de la Chine. Quant à ses actes au delà de la frontière, l’administration tâcherait de les pouvoir ignorer.
C’était pour le jeune homme un point important acquis de pouvoir s’abriter, en territoire céleste, sous son mandat de fonctionnaire. Sans ce palladium, l’expédition aurait risqué de se heurter à des difficultés à peu près insurmontables et n’eût abouti qu’à un échec presque certain. Aussi Roland témoigna-t-il à son chef une profonde gratitude. Sur son refus, il était décidé à donner sa démission pour être libre d’agir, mais se rendait compte combien sa tâche en eût été entravée.