d’après les données générales qu’il en traça sur un plan de cette ville. Sous la protection de cette première colonne, il évacua tous les approvisionnements en munitions et en vivres, et renforça ceux-ci de réquisitions opérées sur le pays.
L’invasion japonaise progressait, enfonçant ses colonnes dans l’intérieur comme les tentacules d’une gigantesque pieuvre. Le Delta occupé, le corps d’occupation avait aussitôt dirigé des expéditions, à la poursuite des troupes françaises en retraite. Déjà une avant-garde, précédant une brigade d’investissement, s’était heurtée à Tuyen-Quang. Une division remontait au nord vers Lang-Son, et, derrière elle, le génie japonais réparait la voie ferrée.
Sauzède se garda bien d’attendre l’ennemi ; il ne voulait pas risquer des combats d’arrière-garde, qui eussent affaibli ses forces déjà si minimes. Sitôt l’agresseur signalé à deux journées de marche, il se mit en route sur Cao-Bang. Son arrêt à Lang-Son lui avait permis d’organiser et d’encadrer solidement son monde et de le mettre bien dans sa main.
Sa retraite sur Cao-Bang lui procurait encore l’avantage d’affaiblir la colonne lancée à sa poursuite ; car celle-ci assurait ses derrières par un égrènement de postes, sans compter les garnisons qu’elle laisserait à Bac-Ninh et surtout à Lang-Son, qu’elle devrait occuper fortement avant de s’enfoncer dans l’intérieur, vers les hauts plateaux. Ce serait autant d’ennemis de moins