décision, Sauzède avait ordonné et organisé la retraite. Le matériel roulant réquisitionné emportait les munitions et approvisionnements disponibles, pour ravitailler les points sur lesquels devait se concentrer la résistance. Des convois par route étaient dirigés sur les lignes que ne desservait pas la voie ferrée. Des ordres détaillés enjoignaient aux chefs de corps de rallier leurs troupes et divers postes épars, pour se retrancher dans la région montagneuse, sur des points solides, tel Tuyen-Quang, en vue d’une résistance longue et opiniâtre. Personnellement, il ramasserait, au passage, la garnison de Bac-Ninh, les postes épars le long du chemin de fer, et occuperait tout d’abord Lang-Son, quitte, dans le cas où cette ville lui paraîtrait encore trop exposée, à se replier sur Cao-Bang, pour y tenir jusqu’à la mort.
Le colonel ne dissimulait pas le critique de la situation. Toutes mesures devraient être prises en vue d’une résistance à outrance et prolongée, capable de tenir de longues semaines. Deux mois au moins seraient nécessaires à la métropole pour embarquer un corps de secours, le transporter et le débarquer, en admettant que les escadres françaises parvinssent à forcer le blocus organisé le long des côtes indo-chinoises par la formidable flotte nipponne.
La télégraphie sans fil avait transmis, dans diverses directions, la nouvelle de l’inqualifiable agression des Japonais. Sauzède avait acquis la certitude qu’elle était