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avisos et de torpilleurs japonais. Nos forces, pour se replier rapidement, avaient à leur disposition les voies ferrées de Yie-try et de Lang-Son. Or le régiment du colonel Sauzède occupait, en dehors du bataillon d’Hanoï, Bac-Ninh et Lang-Son. Fatalement, il a fait retraite de façon à rallier ses troupes au passage. À l’heure actuelle, il doit être concentré dans la dernière de ces villes et tiendra là, à moins qu’il ne cherche un refuge plus sûr, dans la montagne, et alors il ne peut choisir d’autre place de résistance que Cao-Bang. À Long-Tchéou, nous serons à environ égale distance des deux villes où je viens de te dire que le colonel peut s’enfermer, et la centaine de kilomètres qui nous en séparera ne sera qu’un jeu pour ma « frégate ». Nous nous serons donc avancés, en pays neutre, aussi près que possible de notre but. Mon titre dans les douanes, en outre, favorise ma libre circulation en terres impériales. Toutefois je ne me dissimule pas qu’en approchant de la frontière, nous trouverons un pays troublé, où les autorités célestes seront débordées par les bandes de pirates ou Pavillons-Noirs, que l’espoir de la curée va attirer sur notre pauvre colonie. Ces gens-là seront évidemment favorisés dans leurs déprédations et leurs exactions par les Japonais, qui les traiteront en alliés. Malheur à qui tombera dans leurs mains, surtout s’il est de race blanche ! Sache bien, avant de te joindre à moi, que nous risquerons pis que la mort, mon ami ; car si ces bandits nous prennent vivants, nous