permet plus de trouver des paroles pour vous remercier, messieurs, de l’honneur que vous m’avez fait ce soir. Ma pensée, en deuil, est toute à ma mère patrie assaillie, au mépris de tout droit, par un peuple que ses procédés perfides mettent au ban de l’humanité. »
En même temps que son ami, le capitaine Le Penven s’était levé. Quelques secondes plus tard, ils roulaient de toute la vitesse de leur automobile vers le consulat de France.
Là, une simple confirmation de la fatale dépêche les attendait. Le consul affolé perdait la tête. Hervé songea alors aux bâtiments de guerre en rade de Chang-Haï.
« S’ils sortent des eaux chinoises, ils tomberont infailliblement aux mains des escadres nipponnes ! »
Sur les instances du capitaine, le consul se décida à dépêcher un exprès officiel, conseillant au commandant de la division de rester dans les eaux neutres, jusqu’au jour où l’arrivée de la flotte française lui permettrait de tenter de la rallier et de participer à ses luttes.
« Mais moi, que dois-je faire ? s’écria Le Penven, désespéré de n’être pas à son poste à l’heure des dangers.
— Attendre ! » déclara le consul.
Le jeune officier se rongeait les poings. Roland lui saisit le bras.
« Rentrons ! dit-il. J’ai mon idée ! »
Seuls tous deux, Salbris parla.
« Écoute ! À toi comme à moi il est intolérable de