couverts d’un fourmillement de marins agitant leurs bérets, et par trois fois, en souffle d’ouragan, monta le cri : « Vive la France ! »
Satisfait d’avoir eu ceux de son pays comme témoins de ses prouesses, Salbris remit le cap sur Chang-Haï. Une agitation fébrile régnait sur l’hippodrome, depuis la fugue inopinée du monoplan. En vain les meilleures lorgnettes fouillaient-elles l’atmosphère, elles avaient cessé de le découvrir. L’anxiété d’un accident survenu aux téméraires aviateurs opprimait les poitrines. Enfin un point parut à l’horizon, grandit ; les ailes jaunes du monoplan brillèrent au soleil, en même temps que la flamme tricolore arborée pour saluer la flotte et conservée pour consacrer le triomphe. Moins de trois quarts d’heure après avoir abandonné la pelouse, Salbris atterrissait de nouveau avec son passager, non moins ivre que lui de sa victoire.
Toutefois, sitôt sur la terre ferme, Roland avait repris tout son calme. Au premier qui le questionna sur le but de sa randonnée, il tépondit simplement :
« Je suis allé saluer les camarades de France, dont les bateaux ont mouillé ce matin dans les eaux chinoises. »
Mais en même temps il relevait fièrement la tête, comme pour témoigner qu’il lui avait fallu les suffrages de ses compatriotes, pour que son succès eût sa consécration complète.
Presque aussitôt il se déroba aux félicitations qui l’as-