— Oui, mon père, intervint Salbris, pardonnez-nous d’avoir joué avec votre cœur en voulant vous réserver cette surprise. Notre cabine est retenue sur ce paquebot, à côté de la vôtre, et nos bagages embarqués. Je ne fais plus partie de l’administration des douanes chinoises ; j’ai envoyé ma démission, et en voici la cause. Le gouverneur m’a fait appeler pour me transmettre des propositions de la part du gouvernement français. Les services qu’a rendus ma « frégate » durant les événements derniers ont frappé son attention. Il veut doter nos places et nos unités de guerre d’appareils calqués sur le mien. Il m’a donc offert d’en surveiller la construction dans les manufactures de l’État. Je lui réserve le secret de mon alliage et de sa trempe, et je reçois une prime importante pour chaque aéroplane construit. Or, comme chaque régiment en possédera trois, et les places de guerre toute une équipe, c’est la fortune assurée. Ceci simplement dit pour sauvegarder les intérêts de la famille que je fonde, car je suis déjà trop heureux de pouvoir doter ma patrie d’un élément nouveau de puissance militaire. Et de plus j’ai ainsi la joie de ne pas nous séparer de vous.
— Oh ! s’écria Sauzède, j’étais bien inspiré en te nommant mon fils ! »