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inévitable, n’était-ce pas encore sa miséricorde qu’elle devait implorer pour elle et les victimes qui s’enseveliraient dans un holocauste à la patrie et à l’honneur !

Une révolte, parfois, soulevait pourtant l’âme de Roland à voir cette fleur d’innocence et de jeunesse menacée d’être l’hostie de l’armée, comme jadis la tendre Iphigénie aux rives de l’Aulide. Ah ! sans son bras blessé, il aurait pu l’emporter dans les airs, sur sa « frégate », la transporter en lieu sûr, quitte à revenir ensuite reprendre son poste de danger et d’honneur !

Et néanmoins, en revanche de ces affres, de quel réconfort était pour lui la présence de la vierge agenouillée qui élevait vers le ciel, contre le péril, le palladium de sa prière !

Sous eux, le combat s’acharnait avec ses alternatives de trêves momentanées et de menaces toujours renais santes. L’enceinte extérieure abandonnée, Roland et Jeanne s’étaient cependant sentis moins isolés, plus confiants à voir refluer autour d’eux le groupe, hélas ! déjà réduit, des défenseurs. Les obstacles que hérissaient les ruines de la ville arrêtaient momentanément l’offensive des agresseurs, et Le Penven mettait à profit ces minutes de répit pour répartir les survivants aux postes de combat.

Mais des décombres enfin franchis, malgré la mitraille et les incendies allumés au cours de la retraite, les faces jaunes de nouveau surgirent.