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Français, disait-il, se laisseraient-ils faire la barbe par les magots ?… » Et un beau rire d’insouciance soulignait son incoercible entrain.

L’aube blanchit, et bien vite le soleil surgit sur l’horizon. Les abords de Cao-Bang restaient déserts. Soudain, avec les premiers échos de la fusillade, des cris effroyables retentirent. Se fiant à la mousqueterie entendue comme, à l’indice de l’attaque des Japonais, les bandes chinoises surgissaient des fourrés pour se porter à l’assaut de la ville.

Le Penven avait ordonné de n’user les munitions qu’à coup sûr. Les pirates parvinrent à environ trois cents mètres de l’enceinte sans qu’un coup de feu ne les eût accueillis ; mais alors de toutes parts les fusils vomirent la mort.

Sous la grêle des projectiles, les premiers rangs décimés oscillèrent ; la poussée des autres les porta quand même en avant, et les Jaunes couronnèrent la contres carpe. La ruée fut si forte, que les plus avancés culbutèrent dans le fossé, où ils s’empalaient misérablement. Mais, derrière eux, d’autres vagues affluaient, porteuses de fascines, dont l’amas, çà et là, recouvait les chausse-trapes, édifia des digues dangereuses, mais cependant accessibles. Les défenseurs concentraient leur tir sur les points menacés, bientôt jonchés de cadavres sur lesquels marchaient leurs compagnons, usant de ces corps comme de degrés pour escalader l’escarpe. Sur un point, le