Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le rempart et la citadelle ; ailleurs les rues étaient barricadées, jonchées de débris dont l’enchevêtrement se compliquait de fils de fer barbelés, se hérissait de bambous appointés et formait un obstacle qui briserait l’élan des envahisseurs, retarderait longtemps leur marche et les tiendrait sous le feu de la citadelle. Des étais soutenaient les pans des parois dominant les couloirs de retraite, prêts à être culbutés d’une poussée par les défenseurs après leur passage et à accumuler derrière eux de rébarbatifs amas de décombres.

Un simple fossé, renforcé en arrière d’une levée de terre palissadée de bambou, formait la première enceinte. La citadelle, construite sur un mamelon, aux abords directs dénudés, offrait de plus sérieuses défenses. Tout d’abord la profondeur et la largeur de son fossé, déjà protégé en avant par des trous de loup et des réseaux de fils de fer, et garni au fond de chaussetrapes fabriquées pendant le siège, de tessons aigus, de pieux affilés semblables à ceux fichés au creux des trous de loup.

Ensuite se dressait un solide parapet de terre, renforcé de gabions et de fascines et hérissé, sous sa plongée, d’une rangée de piques dardant leurs pointes vers l’extérieur. Aux angles, des barbettes montraient dans leurs embrasures les gueules menaçantes des pièces, auprès desquelles étaient rangés les caissons garnis de toutes les gargousses disponibles.