celui de pénétrer dans Cao-Bang déjà forcée par les bandes chinoises. Ils appuyèrent vers leur droite, afin de se relier aux Pavillons-Noirs et de leur prêter appui pour emporter la citadelle, dernier obstacle à l’entière possession de la ville. Certes, de la sorte, ils abandonnaient la malheureuse garnison de Lang-Son ; mais celle-ci était déjà décimée ou prisonnière, et le but atteint vaudrait le sacrifice.
Avec rage, Sauzède surprit la manœuvre. Il s’agissait désormais de gagner de vitesse l’ennemi, plus proche de la ville qu’il n’était lui-même, d’arriver à temps au point où la route bute contre la rivière, afin de s’opposer à la jonction des Japonais et des Chinois.
Hélas ! ses troupes épuisées par les jeûnes et les fatigues de huit heures de marche et de combat semblaient peu susceptibles d’un vigoureux effort. Alors il songea à l’eau-de-vie des bidons et donna l’ordre que chacun bût d’un trait, avec la flamme de l’alcool, l’élan qui galvaniserait les forces sous son éperon. Puis il lança son monde en avant, à toute allure…
Arriverait-il ?… Serait-il trop tard ?