rieures. Le général ne pouvait se résoudre à sacrifier ceux qu’il avait mis lui-même en péril, ni ensuite à subir les conséquences de l’occupation de Cao-Bang par l’ennemi, occupation qui serait la pierre d’achoppement de sa marche en avant. Coûte que coûte, il fallait vaincre !
La situation critique dans laquelle s’était jeté Ledru-Mesnil apparut au colonel Sauzède, comme, par sa marche oblique, il se rattachait à son bataillon de démonstration, qui lui-même venait de prendre contact avec l’avant-garde française, dont le mouvement en avant avait suivi la retraite des Japonais de Lang-Son. Elle était forte d’un bataillon et demi et d’une batterie de campagne, ce qui portait les forces dans la main de Sauzède à dix-huit compagnies, quatre pièces de campagne et autant de montagne. Avec cet effectif, il se résolut à une vigoureuse reprise d’offensive.
Lancées en avant, les troupes de Sauzède tombèrent sur l’ancienne garnison de Lang-Son, exténuée par les fatigues de la retraite et du combat soutenu depuis l’aube, et la balayèrent de la route, en la culbutant en désordre dans les rizières, où elle se vit aussitôt enveloppée par Ledru-Mesnil, dont l’aile gauche se trouva en même temps dégagée et put prendre pied sur la chaussée. Aussitôt le général envoya l’ordre à Sauzède de pousser une pointe offensive vers la ville, soutenu par ses troupes, qui allaient pivoter sur leur droite pour se placer, par un changement de front, à l’abri de cette même route et