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échelon débordant à la gauche du général Ledru-Mesnil, qui, décidément, devait incessamment déboucher. Il ignorait que celui-ci, voyant la route barrée, s’était imprudemment peut-être, mais dans un sentiment généreux d’altruisme, engagé entre le chemin et la rivière et que, par suite, une large trouée se creusait entre la colonne de secours et sa troupe.

Chez les Japonais, le passage du Bang-Giang, guéable en plusieurs points, s’achevait quand, enfin, parurent les premiers éléments de la colonne française, qui, déployés dans la plaine, se trouvèrent soudain pris d’écharpe par le feu de l’ennemi, posté sur des pentes dominantes et couvert par le fossé de la rivière.

Pendant ce temps, les troupes de Lang-Son, qui avaient contenu l’avant-garde française, ne tardèrent pas à s’apercevoir que les forces principales de l’adversaire s’étaient glissées le long du Bang-Giang en débordant leur gauche. Elles se mirent donc en retraite, par échelons, avec l’intention de se ressouder au corps assiégeant de Cao-Bang en formant une tenaille dans laquelle viendrait se buter le corps français, dominé de toutes parts.

Cette manœuvre, dangereuse pour nos armes, semblait près de réussir, et le général Ledru-Mesnil se vit un instant étreint sur ses deux flancs sans pouvoir se dégager autrement que par un recul. Mais reculer, c’était abandonner la garnison de Cao-Bang et la condamner à être écrasée, ainsi que la ville, sous des forces supé-