offensive. Le stratagème du colonel avait atteint son but ; l’ennemi se croyait rejoint par l’avant-garde de Ledru-Mesnil.
Aussitôt, par un à droite général, en pivotant sur sa queue, l’armée japonaise commença un mouvement de recul vers le Bang-Giang. Sans son retard, la colonne française l’eût trouvée en plein changement de front et l’eût jetée dans la rivière. Mais elle put passer celle-ci sans encombre et prendre position sur les hauteurs qui dominent la rive opposée et commandent la plaine. En même temps elle appuyait vers sa droite pour se réunir aux pirates et, grâce à leur concours, pénétrer dans Cao-Bang par le nord. En tout cas, elle s’adossait maintenant à la frontière chinoise, qui, en cas de nécessité, se laisserait bénévolement violer.
Devant ce changement de front, Sauzède fut mordu d’une tentation affolante : se rabattre sur Cao-Bang pour venir à la rescousse des siens en danger… Mais agir ainsi, c’était abandonner le bataillon qu’il avait lancé en avant, sans appui, et manquer au général Ledru-Mesnil au moment où la manœuvre des Japonais l’exposait à être pris de flanc. C’eût donc été forfaire à ses devoirs de chef et de soldat.
Sans plus permettre à sa pensée de se perdre dans l’obsession du péril des siens, Sauzède obliqua franchement à droite, — ce qui l’éloignait de Cao-Bang, — pour se relier à son bataillon détaché, et de la sorte former un