tique et comprit quel danger courait Cao-Bang démunie de sa garnison par la sortie qu’il avait réclamée du colonel Sauzède. Coûte que coûte, il lui fallait marcher de l’avant. Mais il se heurtait à des adversaires décidés, couverts par des tranchées creusées pendant la nuit et dont le feu meurtrier décimait les siens.
Devant l’impossibilité de leur passer sur le ventre, le général se décida à une manœuvre hasardeuse, mais qui lui permettrait au moins d’avancer. Il laissa un simple rideau de troupes face aux défenseurs et déborda par la droite, seule libre, avec le reste de sa colonne. Ce mouvement le jetait en plaine, entre la route de Cao-Bang et la rivière de Bang-Giang, situation évidemment précaire, mais qui lui permettait de gagner du terrain, dissimulé dans les rizières, et de se rabattre sur les derrières des assiégeants aux approches de la ville.
De leur côté, les Japonais, remis de la surprise que leur avait causée l’attaque inattendue du colonel Sauzède, en ne voyant pas l’ennemi poursuivre son offensive, avaient deviné sa faiblesse. Par une manœuvre analogue à celle du général français, ils opposèrent quelques troupes bien embusquées à cet ennemi qui n’osait déboucher des couverts et reprirent, avec leur gros, leur marche sur la ville, qu’une fusillade annonçait déjà aux prises avec les bandes chinoises.
À ce moment, le bataillon détaché par Sauzède entra en action. Cette fois, la colonne nipponne arrêta net son