se montrant, la faiblesse de son effectif. Vu la nécessité de prolonger l’erreur de l’ennemi, il fit porter en ligne le bataillon annamite sans plus se ménager de réserve. L’arrivée imminente des troupes de secours suppléerait à celle-ci.
À six heures du matin, la situation demeurait la même, plus critique, parce qu’avec le grand jour les Japonais se rendraient plus facilement compte du petit nombre de troupes engagées, bien qu’elles tentassent de se faire croire plus nombreuses par l’extension de leur ligne et la violence de leur feu.
Le colonel, nerveux, tendait l’oreille pour percevoir la fusillade qui lui eût dénoncé l’approche du général Ledru-Mesnil, inexact au rendez-vous. À travers le tumulte de son propre combat, aucun bruit révélateur ne parvenait à lui. Toutefois, il lui sembla qu’au loin tonnait la canonnade…
Que faisait donc le corps de secours ?
Le général Ledru-Mesnil s’était mis en route à l’heure indiquée. À 4 heures du matin, il se heurtait aux troupes qu’il poursuivait depuis Lang-Son. Celles-ci, prévenues de l’attaque des leurs sur Cao-Bang, se sacrifiaient pour empêcher l’intervention de la colonne française en temps opportun. Q’importait si elles étaient anéanties, pourvu que le corps assiégeant pût s’emparer de la ville et s’y retrancher avant l’arrivée des Français ?
Ledru-Mesnil ne fut pas long à démêler cette tac-