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repos nécessaire à mes troupes, et, vers minuit, je me remettrai en marche pour tomber au lever du jour sur les derrières de l’ennemi… Mais, s’interrompit-il, qui donc êtes-vous, monsieur, que rien ne décèle en vous que vous apparteniez à l’armée ?

— Je n’en suis pas, en effet, mon général. Je suis commissaire des douanes chinoises et fiancé de la fille du colonel Sauzède. À la nouvelle du péril de ceux que j’aime, je me suis mis en route, et, grâce à ma « frégate », j’ai réussi à parvenir près d’eux.

— Mais alors vous êtes Roland Salbris, dont le succès à Chang-Haï a rempli les colonnes de la presse mondiale. Heureux de vous connaître, monsieur, dans des circonstances qui vous font un suprême honneur. »

Le général avait chaudement étreint les mains du jeune aviateur. Puis il reprit :

« Je vais vous confier la consigne à transmettre à votre futur beau-père, car vous seul êtes à même de la lui porter avec votre merveilleux oiseau. Donc, que, dès l’aube, le colonel Sauzède fasse de son côté uue sortie avec le plus de monde qu’il lui sera possible, ne laissant que l’indispensable à la garde de la ville. Grâce à nos attaques combinées, j’espère que la matinée ne s’achèvera pas sans que nous nous soyons donné la main. Mon chef d’état-major va rédiger mes instructions, que vous remporterez ; mais, en attendant, faites-moi l’honneur de mettre au pillage nos fourgons pour charger votre aéro-