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À vingt kilomètres au delà, d’autres troupes apparurent en désordre. Elles appartenaient encore à l’ennemi. C’était la garnison japonaise de Lang-Son, qui se repliait sur le corps de siège de Cao-Bang, fuyant, sans doute, devant l’approche menaçante des Français. Quelques nouvelles minutes de vol, et cette fois Salbris poussa un hourra d’enthousiasme : l’avant-garde française était en vue.

Il descendit rapidement d’un vol plané, tel l’oiseau qui va se poser. Le général Ledru-Mesnil, commandant la colonne, aperçut l’oiseau qui fondait sur lui, du haut des airs, sa longue flamme tricolore éployée claquant victorieusement dans son sillage, et, d’un galop, se porta au-devant de Salbris qui venait d’atterrir.

« Mon général, dit Roland, j’arrive de Cao-Bang. La garnison tient bon, mais ses derniers vivres sont épuisés. Au passage, j’ai aperçu dans le camp japonais les préparatifs d’un assaut suprême. L’ennemi n’attend sans doute pour le livrer que le renfort de la garnison de Lang-Son, que j’ai reconnue, il y a un instant, et qui n’est plus qu’à une vingtaine de kilomètres du camp. Hâtez-vous donc si vous voulez sauver les défenseurs de Cao-Bang et transformer un désastre imminent en victoire. »

Le général répondit :

« Ce soir nous bivouaquerons à Nam-Sang, c’est-à-dire a cinq lieues de la place en péril. Je donnerai un