tation de son appareil, songeait au progrès immense qu’apporterait le remplacement du brutal moteur alternatif par un autre moyen de propulsion, telle une turbine à explosions, ou mieux encore la pression directe sur l’air par un détonant discipliné. Pour le moment, il avait dû se contenter d’un moteur à vapeur d’eau produite par un générateur à tubes et chauffé par des brûleurs à pétrole, dont le rendement assurait une vitesse qui pouvait atteindre quatre-vingts kilomètres à l’heure et dont le poids ne dépassait pas une livre et demie par cheval. C’était là une de ses innovations ; mais ce qui était mieux encore résidait dans la découverte empirique d’un alliage et d’une trempe qui octroyaient à l’aluminium la résistance de l’acier. Et tout son monoplan avait découlé de la trouvaille de ce métal, ainsi rendu solide, élastique, ductile, sans rien perdre de sa précieuse légèreté. Il lui devait de pouvoir compter sur ses puissants ressorts pour tendre instantanément ses ailes pliantes et déployer leur envergure en gigantesques ailes de chauve-souris, dont le tissu caoutchouté était les membranes. La nacelle, treillis du même alliage, tendue de même étoffe, contenait, en outre du double siège et du moteur, les réservoirs d’eau et d’essence, les leviers de manœuvre du gouvernail et du gauchissement des ailes. Des compartiments mobiles, étanches à l’avant et à l’arrière, pouvaient assurer la flottaison et permettaient à l’appareil de se transformer en hydroplane. Quel avantage, surtout dans un pays
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