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« Nous allons sortir de la place avec notre prisonnier. Il sera censé le chef de notre bande, mais je ne le quitterai pas de l’œil, ainsi que deux d’entre vous prêts à le tuer au moindre mot ou acte suspect. Vous allez me déguiser aussi en bandit. Il s’agit d’aller razzier un village où nous devons trouver du bétail. Comme ce n’est guère dans les mœurs des pirates de s’encombrer, de troupeaux, nous serons censés, en cas de mauvaise rencontre, opérer pour les Japonais, qui nous offrent de l’argent contre cette marchandise. »

Le colonel Sauzède n’avait donné qu’à contre-cœur son consentement à l’expédition du Parisien. Toutefois il ne s’était pas cru en droit de s’opposer à une tentative qui pouvait procurer à la place les moyens de tenir quelques jours de plus, quand chaque journée gagnée pouvait devenir celle de la délivrance.

Le Penven voulut accompagner son ordonnance jusqu’à la sortie de la petite troupe des lignes françaises et fit une ronde afin de s’assurer qu’aucune erreur ne l’accueillerait dangereusement au retour. Il renouvela dans chaque poste la consigne de ne tirer que si la demande renouvelée du mot d’ordre restait sans réponse, et lui-même demeura au point par où l’expédition avait projet de rentrer, une fois l’opération accomplie.

Le pirate marchait à la tête de la petite troupe, mais encadré par deux hommes, et Troussequin le talonnait, revolver au poing. Des menottes, habilement dissimulées