captivité. Il fût mort en silence, mais sa volonté sombrait devant la tyrannie de l’opium.
Troussequin lui fit expliquer son projet. Une révolte raidissait le pirate et lui faisait secouer négativement la tête. Alors, de nouveau, le Parigot levait devant lui les objets tentateurs, tandis que Laï-Tou allumait une autre pipe.
Après une longue défense, la dernière résistance s’anéantit. Il consentait.
« Écoute, dit Troussequin, pour te prouver ma bonne foi, je vais te donner une pipe à fumer ; tu n’auras le reste qu’à notre retour. »
Il n’ignorait pas qu’une fois goûtée à nouveau, la drogue serait pour le captif d’une nécessité encore plus impérieuse.
Malgré sa répugnance à gaspiller le précieux poison pour ce maudit, sur l’ordre du Parigot, Laï-Tou prépara une pipe et l’offrit aux lèvres avides du prisonnier. Le vieux Chinois s’indignait de voir le bambou noir à bout de jade profané par un être si vil ; mais Troussequin lui imposait sa volonté.
« Et maintenant, attends-nous. Nous agirons la nuit venue. »
Ravi de son premier succès, le brave troupier rassembla les Chinois de sa bande, leur fit endosser la défroque et les armes de Pavillons-Noirs tués lors des sorties de la garnison et leur expliqua leur mission.