objet ; mais, sans la drogue chérie, de quoi lui servait-elle ? Il lui en resterait une au moins pour fumer le nouveau don du Français.
Alors le Parigot emmena le Chinois dans le cachot du prisonnier et lui dit de fumer une pipe devant lui.
À la vue de Laï-Tou s’installant sur une natte et préparant sa fumerie, le Pavillon-Noir ferma les yeux pour échapper à la vision tentatrice ; mais bientôt l’odeur s’exhala avec la fumée des lèvres de Laï-Tou, et, malgré la volonté de leur maître, les narines du captif se dilatèrent voluptueusement au parfum respiré. Sa bouche s’humecta de convoitise. Troussequin alors s’approcha :
« Regarde-moi, magot, déclara-t-il en balançant devant les yeux du bandit la pipe à bouquin de jade et un pot d’opium. Et toi, Laï-Tou, traduis-lui mes paroles. »
Il reprit alors :
« Ceci est à toi, si tu le veux ! »
Le prisonnier regardait avidement, un doute dans les yeux.
« Dis-lui donc, reprit le Parigot, que Troussequin n’a jamais menti. »
Laï-Tou répéta ces paroles.
Un dernier combat se livrait dans l’âme du pirate. Mais le vieux Chinois alluma une autre pipe, et la tentation l’emporta :
« Que veux-tu de moi ? » prononça-t-il.
C’était le premier son sorti de ses lèvres depuis sa