Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme une ankylosé et n’obéissait plus à la commande du levier de manœuvre. Un nouveau démontage fut nécessaire. Ce contre-temps retarda encore de quarante-huit heures la mise au point de l’aéroplane.

Depuis trois jours, le dernier biscuit était mangé ; seules quelques poignées de riz alimentaient insuffisamment la garnison. Et les assiégés, à bout de vivres, restaient sans nouvelles de la marche de leurs libérateurs.

La détresse générale semblait avoir prise même sur l’optimiste Troussequin. Le brave garçon se montrait soucieux ; mais la cause de son humeur renfrognée n’était pas dans le souci de l’avenir menaçant qui guettait la garnison assiégée. Seule l’inaction lui pesait, et il se tourmentait la cervelle en vain sans découvrir le moyen de jouer un nouveau tour de sa façon à ces démons de magots qui investissaient la place. Il en voulait à ces gens-là de se garnir la panse, tandis que les camarades avaient le ventre creux. Il comprenait bien qu’il ne fallait pas songer à renouveler le coup de main de son capitaine sur le camp ennemi. Les Japonais avertis se tenaient certainement sur leurs gardes. Mais, du côté des pirates, n’y avait-il donc rien à tenter ?

Cette idée l’obsédait sans qu’il en trouvât la solution. Il pensait bien que les bandits ne possédaient pas avec eux des approvisionnements et qu’ils devaient vivre au jour le jour sur le pays. La surprise d’une de leurs bandes