Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour occuper la route par laquelle les fourgons devaient faire retraite ; les deux autres couvraient les chauffeurs, déjà maîtres de leurs voitures,… mais les réservoirs en étaient vides. Heureusement le dépôt de pétrole était proche. Toutefois les quelques minutes employées à la mise en train des moteurs avaient permis aux troupes japonaises les plus voisines de se grouper et d’accourir. Les fourgons cependant démarrèrent. À cette vue, l’ennemi tenta une charge furieuse pour les reconquérir. Hervé sentit sa ligne près de fléchir. Mais son fidèle ordonnance était là ; il éventra quelques récipients de pétrole, les jeta au milieu des voitures et y bouta le feu, puis dans le brasier jeta tous les bidons à sa portée. En quelques instants un rideau de flammes s’étendit, propagé par le vent qui en rejetait la fumée noire et suffocante à la face des Japonais.

Dégagés par cette manœuvre, les compagnies commencèrent aussitôt leur retraite par la route, couvrant celle des voitures conquises et ralliant les troupes qui déjà avaient prononcé le mouvement sur la droite.

Mais de toutes parts les projecteurs s’allumaient, découpaient dans la nuit des zones lumineuses ; les batteries couvraient d’obus la ligne de retraite, d’un tir heureusement difficile à régler. Les fantassins s’étaient dissimulés dans les rizières qui bordaient la chaussée ; mais les automobiles, malgré leur vitesse qui déconcertait le pointage, devaient continuer leur route sous la pluie