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défaite sur mer des orgueilleux vainqueurs de Tsou-Shima m’a guéri, et seul j’ai personnellement reconnu le camp ennemi.

— Je n’ai pas le droit de refuser un concours précieux pour le succès, repartit le colonel. Faites comme vous l’entendrez, mon ami, si vos forces vous le permettent. »

Parmi les chauffeurs qui s’offrirent, Hervé en choisit douze, dont six titulaires et six suppléants, dont chaque couple conduirait une voiture. Les sapeurs préparèrent les troncs de bambous et les voliges destinés à jeter un pont sur la coupure de la route. Des chevalets y furent adjoints pour diminuer l’effort sur une portée trop longue. Un bataillon formerait la colonne d’attaque. Deux autres compagnies prendraient position à moitié route, sur une crête dominant un vaste champ de tir, et s’y tiendraient dans des tranchées pour soutenir la retraite et contenir, jusqu’après le passage des voitures, la poursuite des Japonais. Des pièces de montagne, traînées à bras d’hommes, leur seraient adjointes avec leur chargement d’obus à mitraille.

Vers onze heures du soir, la colonne sortit silencieusement de Cao-Bang. Elle se défila par des sentiers qui la mettaient à l’abri des faisceaux lumineux des projecteurs et lui permettaient de déboucher à courte distance de l’aile droite du camp, gardée moins sévèrement que son front.