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crimes atroces. Telle est la sublime volonté de celui qui commande au nom de l’Auguste Élévation.

— Et la preuve ? objecta le pirate.

— Ce rescrit signé des plus hauts dignitaires et timbré du sceau impérial. »

Et Pi-Tou-Laï tendait ouverte la pièce enlevée à l’Allemand Albrecht von Sonberg.

« Bah ! ricana le bandit, que m’importe ton mandarin et son fils ! tout barbare qui tombe sous ma main doit mourir. »

Il avançait un bras menaçant vers le prétendu prisonnier impassible. O-Taï-Binh l’arrêta.

« Ne te rends pas toi-même coupable de rébellion contre les volontés du mandataire du Fils du ciel, crime passible aussi de la mort lente. »

Le Pavillon-Noir haussa les épaules.

« Je n’ai d’autre chef que moi-même ! »

Le rideau du palanquin s’était soulevé. La tête vénérable de Laï-Tou se montra couronnée de l’attribut de la haute dignité usurpée, et sa voix ordonna, impérieuse et sévère :

« La mort à qui entrave les ordres du maître ! »

Le chef des pirates, en s’approchant du palanquin, s’était isolé de ses hommes retenus par la crainte et le respect ataviques de l’autorité impériale. O-Taï-Binh fit un signe. Des bras vigoureux étreignirent par derrière le rebelle et un coupe-coupe pesa sur sa nuque.

Laï-Tou prononça :