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nait puéril. Il possédait la certitude de triompher de toutes embûches par la vertu du philtre aspiré dans les lourdes bouffées du poison oriental.

La rencontre prévue se produisit comme la caravane atteignait le bas des pentes ; elle donna dans un groupe de Pavillons-Noirs qui lui barra le chemin.

Mais O-Taï-Binh, qui s’était vêtu lui-même d’un costume de mandarin de classe subalterne, ainsi que l’indiquait son bouton de cristal, leva son bâton en criant :

« Place à Fou-Si-San, homme considérable, envoyé de l’illustre vice-roi du Kouang-Si, au nom de l’Auguste Élévation, en mission vers les barbares, justement punis en ce jour de leurs crimes envers le Fils du Ciel ! »

Déjà les Pavillons-Noirs se courbaient pour honorer le passage d’un aussi haut personnage, quand leur chef, moins respectueux et plus méfiant, osa s’approcher du palanquin pour en écarter les rideaux.

« Arrière ! s’écria Pi-Tou-Laï, en s’interposant ; aurais-tu la témérité de troubler dans ses rêves sacrés le noble Fou-Si-San ? »

Le pirate, alors, désigna du geste le prisonnier.

« Et ce blanc ?

— C’est le vil otage qui peut racheter la précieuse vie du fils unique de notre haut seigneur le gouverneur du Kouang-Si, enlevé par les barbares et détenu par eux dans Cao-Bang. Si le noble jeune homme ne nous est pas rendu, le captif périra de la mort lente réservée aux dix