où l’étroit canal de Suez a séparé l’Afrique de l’ancien continent.
Le colonel, homme chez lequel les conquêtes scientifiques trouvaient un esprit ouvert et intéressé, prêtait une attention très vive aux travaux aéronautiques dont Roland, passionné pour son œuvre, n’avait pas été long à l’entretenir. En dehors des heures consacrées aux causeries enjouées auprès du rocking-chair de Mlle Jeanne Sauzède, les deux hommes s’étaient penchés ensemble sur les épures du monoplan de Salbris et sur les calculs qui avaient présidé à son établissement. Les novations imaginées par le jeune aviateur avaient frappé Sauzède de leur ingéniosité. Dans la discussion, les idées nettes et précises de Salbris avaient achevé de lui gagner la confiance du colonel, qui encourageait son jeune ami par la foi dont il témoignait en sa réussite. Une estime particulière renforçait la sympathie première que Sauzède avait éprouvée pour Roland, à voir en lui un hardi pionnier de la science nouvelle, qui employait les forces vives de sa jeunesse dans une contribution à la solution du grand problème destiné à transformer les relations humaines, et il lui faisait le crédit d’une large part dans les progrès futurs.
Pour Salbris, les résultats remarquables obtenus par les Wright, Blériot, Latham et d’autres encore, n’étaient que l’enfance de l’aviation. Lui-même, qui pensait avoir trouvé la stabilité planante par les surfaces de susten-