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d’opium, afin de consoler ce bon Laï-Tou du larcin dont il ignorait l’auteur, et sur la perte duquel il ne cessait de se lamenter.

Il ouvrit des coffres dans la pièce suivante : toute une riche garde-robe s’y étalait ; rien n’y manquait, pas même le bouton de corail insigne de classe du mandarinat.

Une idée bouffonne germa dans le cerveau du Parisien. Gamin incorrigible, il croyait tenir son bon tour à servir aux magots.

Il prit à part Laï-Tou.

« Mon vieux père, déclara-t-il, tu vas t’affubler de cette défroque de mandarin et te coller ce bouton en bonne place. Nous t’installerons ensuite dans le palanquin que porteront nos gars. Moi, tu vas m’entraver pour la forme ; je serai censé ton prisonnier. Si nous tombons sur tes sacrés compatriotes de Pavillons-Jaunes ou noirs, tu te donneras comme un mandarin envoyé par le gouverneur de la province-frontière pour échanger son fils, pris par les Français, contre ton serviteur qui, en cas de refus, est destiné à périr dans les supplices les plus raffinés de la mort lente, celle réservée aux dix crimes atroces… Et tu leur promettras, en cas d’échec, de revenir près d’eux les faire jouir du spectacle.

— Mais, se défendit Laï-Tou, c’est un crime pour moi de revêtir les insignes d’une dignité qui ne m’appartient pas.