la chaîne principale et se glissaient à travers les méandres d’un pays accidenté et couvert, toujours à travers la brousse, pour éviter de fâcheuses rencontres sur les sentiers fréquentés. Les éclaireurs, qui battaient l’estrade, lui signalèrent un village abandonné. Dans l’espoir d’y recueillir quelques vivres, il se décida à y pénétrer tout en se couvrant soigneusement aux alentours.
Au milieu des paillotes désertées, il fut surpris de découvrir une villa mandarine également abandonnée.
Devant l’entrée se trouvait un riche palanquin, garni de coussins de soie et de nattes souples. À l’intérieur, les appartements ne semblaient pas avoir reçu la visite des pillards. Seule la véranda s’était écroulée et Troussequin discerna, parmi les débris, des éclats de bombe ou d’obus qui avaient produit ce ravage et sans doute provoqué l’évacuation du village. D’où provenait le projectile ?… Non de Cao-Bang assurément, vu l’énormité de la distance ! le Parigot ignorait la présence d’un aéronat dans l’armée japonaise, et que ce vaisseau aérien fouillât par fois les lieux suspects par la chute de projectiles jetés de sa nacelle, ce qui était le cas en l’espèce, le mandarin ayant oublié sur son toit un drapeau français naguère arboré, avant l’invasion, pour la visite d’un haut fonctionnaire de la colonie. Or ce drapeau lui avait valu les foudres nipponnes.
En continuant ses investigations, Gilles pénétra dans la fumerie. Là, il fit main basse sur des pipes et un pot