pline ; en revanche, il aurait affaire à des ennemis plus féroces et pour lesquels les accidents du terrain n’avaient pas de secrets. Il se rendait compte des avantages que, sur ce point, possédaient ses adversaires, mais il calculait aussi ceux que lui octroyait leur ignorance de sa présence sur leurs derrières. Ils jugeaient n’avoir rien à craindre de ce côté, tandis qu’au contraire, lui était en garde vis-à-vis d’eux. Une première tactique se présentait à son esprit : foncer en trombe, passer sur le dos des Chinois ahuris et, par une trouée audacieuse qui ne leur laisserait pas le temps de se reconnaître, parvenir aux lignes françaises. Ce moyen tentait son caractère aventureux et présentait des chances de réussite, mais il ne s’exécuterait pas sans sacrifices ; une partie des siens resteraient en route… Or le Parigot avait la coquetterie de vouloir amener son monde au complet, après s’être joué de ses ennemis. Ne découvrirait-il donc pas, dans sa cervelle inventive d’enfant de la rue Mouffetard, le stratagème qui lui procurerait la joie de rouler les magots ?
Avant tout, le temps était précieux. Il se résolut à s’en remettre à sa bonne fortune et à son esprit primesautier. Il ordonna donc le départ pour se rapprocher autant que possible de Cao-Bang, tant qu’il ne trouverait pas d’obstacles à sa route, de façon à en être à portée avant la nuit. Celle-ci venue, il tenterait, d’une façon ou de l’autre, d’en forcer le blocus.
Troussequin et sa troupe avaient dévalé les pentes de