Gilles Troussequin avait suivi du regard, aussi longtemps que ses yeux le lui avaient permis, l’essor de la « frégate » à travers l’espace. À la voir s’éloigner d’un vol aisé et sûr, prometteur du succès, le brave garçon, sans plus songer au péril dans lequel il demeurait, s’était frotté les mains et, quand elle eut disparu à l’horizon, il décida qu’il y avait du bon !
Maintenant c’était à lui de s’ingénier pour mener au but les braves gens qui lui étaient confiés. Par quelle ruse déjouerait-il les embûches qui l’attendaient sur le chemin de Cao-Bang ?… Il savait, à la suite de l’expédition de la veille, que ce n’était point l’armée régulière nipponne dont il aurait à tromper la surveillance, mais qu’il lui faudrait se glisser entre les bandes de Pavillons-Noirs qui prolongeaient au nord la ligne d’investissement. Là, sans doute, il trouverait moins de cohésion et de disci-