Ce n’est pas mon bobo qui peut m’empêcher de faire du service. »
Sauzède répondit :
« Décidément j’aurais tort de désespérer quand il m’arrive des héros. Des hommes tels que vous deux, mes amis, valent toute une colonne de renforts. Hé bien ! mon cher capitaine, je vous attache à ma personne ; vous remplirez les fonctions cumulées de chef d’état-major et d’officier d’ordonnance, à pied toutefois, car tous nos chevaux ont dû être mangés. Par suite nos pièces sont immobilisées derrière leurs parapets. Pour l’instant, je vous prie de faire installer sans retard, au faîte de la citadelle, une antenne et de la rattacher à votre récepteur Cerebotani. Vous trouverez des télégraphistes dans la section du génie et vous organiserez le service afin qu’il y ait toujours un planton prêt à recevoir les dépêches. Ensuite, vous rallierez mon gîte, qui sera le vôtre, et vous me ferez l’honneur, avec Roland, de partager à ma table le riz et les biscuits qui sont nos seuls aliments. Heureusement le vin ne nous manque pas et compense un peu la frugalité d’un tel menu. Puis, ajouta-t-il avec un vaillant sourire, ma fille vous offrira, comme dans le monde, une tasse de thé ou un grog avant que nous allions mettre en route la reconnaissance destinée à favoriser l’entrée dans la ville de vos auxiliaires, qui, soldats de tels chefs, nous seront précieux. »