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dépêches transmises au moyen des ondes hertziennes ; par malheur je ne possède pas les moyens d’établir un poste récepteur de télégraphie sans fil.

— N’est-ce que cela ! s’écria Roland ; mais Hervé possède le récepteur de poche dû à Mgr Cerebotani et perfectionné pour être impressionné au delà de cinquante lieues. C’est environ la distance à vol d’oiseau qui nous sépare du delta. Il suffit d’établir une antenne au faîte de la citadelle et de la relier par un fil conducteur à l’instrument, qui est des plus simples : un cadran de montre sur lequel l’aiguille court, se posant sur les lettres de l’alphabet comme dans le télégraphe Bréguet. Un autre fil de retour est établi avec la terre. Un planton, initié à ce système très simple, sera en permanence près du récepteur pour noter les dépêches reçues. En outre, je pourrai bientôt compléter les renseignements recueillis par les reconnaissances effectuées à bord de ma « frégate ».

Par vent moyen, elle peut rester trois heures au moins dans les airs sans ravitaillement, le temps d’aller à Hanoï et d’en revenir, au besoin en me ravitaillant dans cette ville lorsque les nôtres l’auront reconquise… »

Sauzède interrompit Salbris :

« Tu pourrais aller jusque-là avec un passager ?

— Sans doute ! affirma le jeune homme.

— Alors, dit le père, pourquoi, les nôtres débarqués, n’y transporterais-tu pas Jeanne ? »

Roland tressaillit. Oui ! de la sorte, la jeune fille serait