— Ou à tenter un assaut suprême qui, s’il réussissait, leur éviterait d’être pris entre deux feux et leur assurerait un point de résistance bien meilleur qu’il n’est actuellement pour nous, car les complicités chinoises leur permettraient communications et ravitaillement par le nord-ouest. Puis ils pourraient encore tenir campagne sans infériorité. Un corps d’armée entier a envahi l’Indo-Chine, mon ami, il ne faut pas l’oublier. Nos troupes, bloquées dans les différentes places, décimées par leur défense, ne présentent guère plus de l’effectif d’une brigade et demie. Le corps de débarquement de nos flottes victorieuses ne peut excéder une division, par suite ne nous assure pas même la supériorité numérique sur les Japonais seuls, et ils ont encore pour alliés des milliers de Chinois. Ils peuvent donc continuer à tenir sur terre, même après la perte de leur flotte.
— Et le moral ? objecta Salbris. Songez combien le leur sera abattu par la défaite de leur marine, si fière depuis Tsou-Shima, et aussi par l’angoisse de se sentir coupés de leur base d’opérations et de ravitaillement ; tandis que le nôtre sera exalté par le triomphe de nos armes et la nouvelle de l’approche de nos troupes.
— J’en conviens ! dit Sauzède, et le résultat serait encore supérieur si nous pouvions maintenir l’espoir en persistante haleine par la connaissance constante des faits et gestes et des progrès de nos secoureurs. Il n’est pas douteux que ceux-ci chercheront à nous renseigner par