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vôtres. Pendant ce temps la fausse démonstration d’un feu vif d’artillerie absorbera l’attention des Japonais vers le sud-est, de façon à leur faire craindre de ce côté une sortie. Leur surveillance sera, par suite, détournée de leur aile droite et facilitera l’approche de votre détachement. Mais qui le commande ?

— Un simple soldat, Gilles Troussequin, ordonnance du capitaine Le Penven. Ce dernier voulait rester à sa tête, mais blessé au cours d’un acte inouï d’audace, — il a pénétré dans le camp ennemi pour s’emparer du pétrole qui m’était nécessaire, — il n’était plus en état d’entre prendre ce raid dans la brousse. Je l’ai alors pris à bord de ma « frégate », sans inquiétude pour le sort ultérieur de mes auxiliaires, car le troupier qui les dirige a fait ses preuves d’intrépidité et d’intelligence ; peu rivaliseraient avec lui en fertilité d’invention ; je l’ai vu à l’œuvre.

— Hé bien ! dit Sauzède, je vais donner mes ordres et m’occuper des soins que réclame ton ami. Tout à l’émotion de notre réunion, j’ai à me reprocher d’avoir négligé ce vaillant compagnon. » Roland se tourna vers sa fiancée.

« Permettez-moi, Jeanne, de vous quiter aussi. Le dévouement que m’a témoigné Hervé ne me permet pas d’être ingrat à son égard, même pour la joie d’être auprès de vous. Je lui dois le sacrifice de cette heure pourtant si douce !…