Alors elle s’enhardit et demanda :
« De bonnes nouvelles, père ?
— Oui, mon enfant ; tout le monde ne nous abandonne pas dans notre détresse. Un ami, auquel tu penses aussi, ne nous a pas oubliés.
— Roland ! s’écria-t-elle debout dans un élan. Que savez-vous de lui et comment ?
— Tu n’es pas sans te souvenir de son invention dont nous parlions durant le voyage et qui me faisait le distraire, à ton grand dépit, de vos causeries moins graves ? Hé bien ! il la met en œuvre pour nous ; il est en route pour nous arriver par les airs.
— D’où tenez-vous cette nouvelle ? réclama la jeune fille palpitante ; comment est-elle parvenue ici, où nous sommes privés de toutes communications avec l’extérieur ?… Oh ! parlez ! parlez ! dites-moi tout ! supplia-t-elle, toute soulevée par la magnifique espérance d’un secours inattendu venu vers leur détresse.
— Elle est arrivée, pourtant. Comment ? demandes-tu… De la seule façon possible, par le succès de la tentative…
— Alors ?
— Alors, Roland a réussi ; il est venu à nous. Il est là ; tu vas le voir…
— Oh ! » sanglota-t-elle, délirante.
Sauzède avait ouvert la porte :
« Entre, mon fils, dit-il en tutoyant celui qu’il sacrait définitivement sien. Embrasse-la, tu l’as bien mérité. »