d’abord, bientôt raffermis. Aucun organe n’avait souffert ; seule la tête demeurait lourde de la commotion subie.
« Et ma pauvre « frégate » ? demanda-t-il.
— Restée au champ d’honneur, avoua Le Penven ; mais j’en rapporte le pavillon. »
Et fièrement il tendit à son ami la flamme tricolore sauvée du naufrage.
Mais Boisonfort intervenait :
« Que dites-vous, mon capitaine ?… Pensiez-vous donc que nous allions laisser à l’ennemi, en trophée, l’héroïque oiseau qui vient d’anéantir leur dirigeable ? Voyez ce groupe qui revient vers nous et dont, de ce point, nous protégeons la retraite : c’est l’équipe que j’ai laissée pour démonter la glorieuse épave et nous en rapporter les restes.
— Ah ! merci ! s’exclama Roland, pour vous qui y avez songé, pour les braves qui ont osé ce périlleux sauvetage. »
Boisonfort se retourna vers Hervé.
« C’est l’explication que vous me demandiez il y a un instant, mon capitaine. Vous le voyez, les Japonais qui, d’abord, avaient cru venir à la curée de votre oiseau mort, hésitent à s’engager plus à fond. Notre feu a ralenti leur élan… et tenez ! les voyez-vous s’arrêter net ? Cette fois, c’est une rafale d’obus à balles dont les a salés le canon de la place… Mais voici mon monde rallié. En route donc pour Cao-Bang. »