dients propres à un pansement antiseptique. Quelques minutes plus tard, ragaillardi par la fraîcheur des linges et des compresses, par l’absorption d’un bouillon concentré que rapidement Salbris avait fait délayer dans une tasse d’eau bouillante, Hervé s’excusa :
« Quelle femmelette je fais !… C’est assez me dorloter ; il faut que je m’occupe de nos hommes.
— Troussequin y a pourvu, répliqua Salbris, comme il le fera désormais ; car tu ne peux tenir campagne et je t’emmène avec moi.
— Non ! refusa le capitaine ; ma place reste à la tête de ma troupe. »
Roland secoua la tête.
« Mon ami, dans ton état tu ne peux être pour nos amis qu’un embarras et qu’un danger, et tu ne leur es plus absolument indispensable. Ton ordonnance a fait ses preuves, et tu peux, sans inquiétude, lui confier la mission de ramener les nôtres à Cao-Bang, où, je l’espère, nous serons dans une heure et où nous préviendrons de la prochaine arrivée de nos auxiliaires… En route donc ! Tout est paré !… »
Laï-Tou, dépourvu de moyens pour souder une pièce au réservoir endommagé, l’avait revêtu de la dépouille du tigre tendue sur le métal et assujettie par une double couture rabattue, ointe de la graisse du fauve et de la résine d’arbres aromatiques. L’étanchéité était désormais celle d’une outre. Sûr du résultat acquis, le Chinois avait